Résumé du CDH - Cameroun

Six points du résumé concernent l'éducation, dont un (point 33) fait explicitement référence à l'éducation aux droits de l'homme.

Extraits du résumé établi par le Haut commissariat aux droits de l'homme

9. D’après la CNDHL (Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés), la stratégie mise en place par l’État concernant les personnes handicapées vise à assurer leur éducation, leur formation et leur insertion socioprofessionnelle, à travers l’élaboration d’un cadre juridique et institutionnel adapté et des appuis divers et multiformes. La CNDHL ajoute que le principal défi réside dans la mise en œuvre concrète de toutes ces mesures, surtout que le Cameroun n’a pas encore ratifié la Convention de 2006 relative aux droits des personnes handicapées, et que ces dernières se plaignent par ailleurs de discrimination, de sous-scolarisation, du sous-emploi, de la non-prise en compte de leurs problèmes dans l’élaboration des politiques, de la quasi-inexistence de structures d’encadrement adaptées à leur condition, de leur sous-représentation dans les instances décisionnelles et de la pauvreté (12).

19. Franciscans International souligne que le phénomène des enfants de la rue au Cameroun est inquiétant (31), que l’âge minimum d’admission à l’emploi est une préoccupation puisque les dispositions de la Convention n o 138 de l’OIT sur l’âge minimum d’admission à l’emploi, ratifiée en 2001 par le Cameroun, ne sont pas respectées et que cette situation, très répandue dans le pays, influe sur l’éducation des enfants victimes de ces pratiques (32). Franciscans International recommande au Gouvernement camerounais de prendre toutes les mesures nécessaires pour abolir le travail des enfants (33) et prévenir et combattre la traite des enfants (34). Elle lui recommande également de mettre en place une politique nationale destinée à mieux protéger les enfants de couples divorcés en dotant, notamment, les établissements scolaires de centres psychosociaux afin de détecter dans les familles les cas d’enfants victimes de mauvais traitements et de pratiques assimilables à la discrimination (35).

20. La CNDHL précise que la protection des droits des enfants au Cameroun souffre encore de nombreux problèmes dont: l’infanticide, la corruption de la jeunesse, l’outrage à la pudeur en présence d’une personne mineure de 16 ans, les violences sur enfant, l’enlèvement de mineurs, le trafic et la traite, l’exploitation, la non-scolarisation surtout des jeunes filles et des enfants handicapés, la délinquance juvénile, l’inadaptation sociale, l’exclusion, les excisions, les enfants de la rue et abandonnés, la malnutrition et la mortalité infantile (36).

33. La CNDHL a élaboré avec l’appui d’autres partenaires, dans la logique de la mise en œuvre des actions recommandées par les deux Décennies des Nations Unies pour l’éducation dans le domaine des droits de l’homme (1995-2004 et 2005-2014), un Cahier pédagogique pour l’éducation aux droits de l’homme à tous les niveaux d’enseignement. Toutefois, selon la CNDHL, de nombreux défis persistent en matière d’accès à l’éducation au Cameroun, notamment: le déficit infrastructurel en zone rurale; le coût élevé des manuels scolaires; l’existence de frais supplémentaires obligatoires tels que les frais liés à l’adhésion aux associations de parents d’élèves (APE) (malgré la gratuité de l’enseignement au niveau du primaire); le coût élevé des frais de dossier pour la préparation aux concours et examens officiels; l’absence d’enseignants dans certaines zones rurales; la préférence donnée pour des raisons budgétaires aux garçons sur les filles; et la suspension de la scolarisation des petites filles par des mariages précoces (59).

34. Franciscans International souligne qu’en 2004, le Gouvernement camerounais a institué l’éducation primaire gratuite conformément à l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant, mais que certaines pratiques, encouragées volontairement ou involontairement par le Gouvernement, semblent remettre en cause cette gratuité (60). Franciscans International ajoute que les écoles camerounaises sont pauvres en équipements matériels et didactiques et font aussi face à un manque d’infrastructures, ce qui entraîne notamment des effectifs pléthoriques dans les classes, dont certaines comptent jusqu’à 150 élèves (61). Selon Franciscans International, en dépit de la législation prévoyant le rapprochement des élèves des établissements scolaires, la réalité est tout autre (62), de même que l’enfant handicapé est encore plus marginalisé, alors qu’il devrait bénéficier d’une aide adaptée et d’un accès effectif à l’éducation (63). Le taux de scolarisation des jeunes filles par rapport aux garçons reste faible et la préférence donnée à l’éducation des garçons par apport aux filles est encore une réalité dans le pays, surtout dans les zones rurales (64).

35. Franciscans International recommande au Gouvernement camerounais: de mettre en œuvre les recommandations du Comité des droits de l’enfant de l’ONU concernant la santé, les mariages forcés, le travail des enfants, la traite des enfants et les enfants en conflit avec la loi (65); de faire de la gratuité de l’éducation primaire une réalité, en éliminant les dépenses imprévues qui conditionnent l’éducation des enfants (66); de recadrer les attributions et le rôle des associations de parents d’élèves pour assurer effectivement la gratuité de l’école primaire (67); et d’accompagner la construction des écoles par le recrutement d’un personnel enseignant de qualité et suffisamment nombreux, et d’assurer leur équipement (68).

Lire le résumé du CDH

(12)  CNDHL, p.5.

(31)  FI (Franciscans International), p.5, para.4.1.

(32)  FI, p.5, para.4.2.

(33)  FI, p.5, para.4.4.

(34)  FI, p.5, para.5.2.

(35)  FI, p.6, para.9.2.

(36)  CNDHL, p.5.

(59)  CNDHL, p.4.

(60)  FI, p.3, para.1.1.

(61) FI, p.3, para.1.2.

(62)  FI, p.3,para.1.3.

(63)  FI, p.3, para.1.4.

(64)  FI, p.3, para.1.5.

(65)  FI, p.3, para.1.8.

(66)  FI, p.3, para.1.9.

(67)  FI, p.3, para.1.10.

(68)  FI, p.3, para.1.11.